L’art photographique a ceci de particulier qu’il se réalise en plusieurs étapes, et que chacune de ses étapes peut améliorer la qualité graphique ou, au contraire, la réduire. En peinture, en gravure, dans tous les arts graphiques traditionnels, l’artiste crée directement l’image, même si cette création passe par plusieurs étapes, comme dans la gravure. En effet, c’est le graveur lui-même qui va encrer ses planches, et les passer ensuite sous la presse.
Le choix du papier : rendu et préservation
Il y a une similarité plus grande entre le travail du graveur et celui du photographe qu’entre celui du peintre et celui du même photographe. Si le peintre peut faire des esquisses et des études préalables, c’est son pinceau qui va créer, directement, sur la toile, l’image final. Le graveur, lui, doit conceptualiser le mélange des couleurs dans différentes planches et aussi, tout comme le photographe, choisir un papier de qualité, dont l’épaisseur, la surface, la composition mettra son image en valeur et dont la qualité sera suffisante pour passer les années.
Il est fascinant de voir que des gravures de Dürer, exécutées au XVI° siècle ont pu parvenir jusqu’à nous. Il arrivait d’ailleurs au maître allemand de préparer ses papiers de façon spéciale, en les teintant, par exemple, pour mieux servir son sujet.
La préservation des photos : papier d’art de longue conservation
La problématique est la même pour les photos. Le papier doit être de ph neutre, de grande qualité. La chimie qui permet la matérialisation de l’image argentique ou numérique est assez stable dans des conditions de conservation idéales, néanmoins, il n’est pas certain qu’on atteigne les records de durée des gravures du XVI° siècle. Des papiers photo numérique de grande qualité, comme ceux fabriqués par Canson Infinity ont une durée de conservation estimée à plus de 250 ans dans des conditions idéales (sans exposition). C’est plus que la durée de vie de toute photographie puisque le tout premier négatif photo date de 1816… soit deux cent ans.
Le numérique facilite et rend plus difficile la conservation des photos : le fichier d’origine n’est pas susceptible d’altération, comme un tirage, mais l’évolution des systèmes d’exploitation rend leur lecture à long terme difficile. En effet, qui peut aujourd’hui lire un fichier créé dans les années 70 ?
Une problématique à laquelle certaines sociétés répondent en … imprimant leurs archives sur du papier. La qualité de ce medium millénaire est donc toujours essentielle.